Réaménagement des voiries urbaines / affaire de surfacturation : Colas paye les pots-cassés ?
Si l’on s’en tient aux premières conclusions de la Taskforce sur la dette extérieure, révélant la surfacturation lors de l’acquisition des marchés publics au Gabon, Colas Gabon est l’une des entreprises à s’être engraissé des fonds mis à disposition par l’État. Les faits étant ce qu’ils sont, ne devrait-on pas voir plutôt en cette affaire “l’arbre qui cache la forêt”, sachant l’existence des passe-droits à tous les échelons de l’administration publique voir au sein du Gouvernement.
Colas Gabon filiale du groupe Bouygues avait à charge la rénovation et la reconstruction en 2 x 2 voies du tronçon long de 7 km, PK 5-PK 12, un chantier lancé en 2016 et achevé en 2018 avec les finances de la BEAC. Toutefois, l’enquête de la TaskForce autour de l’attribution du marché révèle d’énormes anomalies.
Selon le rapport de l’équipe dirigée par l’expert judiciaire, Pierre Duro, l’entreprise Colas n’aurait bitumé que 6,430 petits kms de route à raison de 10 milliards de FCFA le kilomètre. Soit près de 65 milliards de FCFA engloutis. Autant d’argent empoché grâce au soutien de certains lobbies où cadres de l’administration publique.
D’après les services techniques du ministère des TP, le prix normal d’un km se situe entre 800 millions et 1 milliard de FCFA. Cela faisant du Gabon le pays où le kilomètre de route est le plus élevé au monde.
“Que les gens arrêtent de nous voir comme des bandits, nous surfacturons parce que tout peut arriver en travaillant pour l’état. Nous préfinançons les travaux, parfois les paiements ne suivent pas alors que nous avons l’obligation d’achever un chantier, trouvez-vous cela normal ?” a confié Sergio, chef de projet dans l’aménagement routier.
Notre même source indique que ces montants prennent en compte plusieurs facteurs tels ; les commissions, le coût des matériaux, les salaires des employés, et bien d’autres. Ce à quoi Colas se serait attelé à mettre en œuvre pour rentrer dans ses fonds.
Ce cas est loin d’être isolé. Dans les domaines des transports, de la santé où dans le secteur de l’énergie le stratagème a été le même, mais fort heureusement ces montants astronomiques ne seront pas tous soldés.
