Littérature : entretien avec Jann Halexander, auteur de l’ouvrage « La question des ovnis en Afrique Centrale »
Le chanteur (auteur-compositeur-interprète), acteur et réalisateur franco-gabonais Jann Halexander, né le 13 septembre 1982 de Léonard et Anne-Cécile Makosso-Akendengué à Libreville, vient de commettre un ouvrage intitulé « La question des Ovnis en Afrique Centrale (Gabon, République du Congo, République démocratique du Congo) ». Il en parle plus en détails dans une interview exclusive accordée récemment à notre rédaction.

Question La Une Media Gabon (1) : comment définissez-vous Les Ovnis, selon l’entendement de l’éditeur que vous êtes ?
Réponse Jann Halexander : O.V.N.I veut dire comme la plupart des gens le savent ‘Objet Volant Non-Identifié’. En Amérique du Nord et en Europe, on utilise de plus en plus ‘P.A.N’ qui veut dire ‘Phénomène Aérien Non-Identifié’. UAP en anglais. Cela peut désigner aussi bien un drone, un satellite, la foudre en boule qu’un objet dont les propriétés sont hors du commun en termes de vitesse par exemple. Des gens ont aperçu des objets changer de forme, passer d’une forme ronde à une forme triangulaire ou changer de couleur. Parfois des entités qui pilotaient ces engins ont été observées, et cela aux quatre coins du monde. Ces entités avaient un aspect vaguement humanoïde. En Afrique francophone, le terme ‘soucoupe volante’ est encore populaire mais il est connoté. C’est un sujet qui suscite la stigmatisation mais depuis quelques années, les choses sont en train de changer, et les savoirs évoluent. Une prise de conscience s’opère chez des millions de gens qu’il existe très probablement une ou des intelligences non-humaines (en dehors des espèces animales évidemment) et que l’être humain n’est pas au sommet de la chaîne alimentaire sur la planète. C’est une idée qui fait son chemin et l’enjeu de l’ouvrage est de banaliser l’extraordinaire. Je dis souvent que le mystère n’existe pas : il n’y a que de l’inconnu à connaître. Encore faut-il en avoir la volonté et s’en donner les moyens. C’est peut-être ce qui se passe en ce moment. Le colloque du 4 et 5 novembre à l’Université de la Sorbonne en est un exemple.
Question La Une Media Gabon (2) : Pourquoi choisir de promouvoir cet ouvrage au Gabon et dans les deux Congo, plutôt qu’ailleurs dans la sous-région voir dans l’ensemble du continent Africain ?
Réponse Jann Halexander : ce travail a débuté en août 2022. Trouver des témoins, recueillir la parole de gens qui acceptent de faire confiance, tout cela prend du temps. Et à côté, il y a les concerts que je donne, la quotidien, la vie personnelle, familiale. Pour l’Afrique francophone, il n’existe aucun ouvrage sur le sujet. Cela m’étonnait car les ovnis ont été aperçus au Brésil, en Inde, en Chine, en Polynésie, en Mongolie, il n’y a pas de raison que le Gabon ou les deux Congo y échappent. En fait, il faut prendre le temps de parler avec les gens, et la parole se libère. C’est un sujet tabou, nos sociétés africaines contemporaines restent rongées de tabous, et celui-là en fait partie. C’est un ouvrage à dimension anthropologique. Je ne cherche pas l’Alien à tout prix. J’enregistre la parole des gens et leur façon de voir la question Alien. Les OVNIs ou PANs existent dans le monde entier mais leur perception dépend de la grille culturelle de chaque société. C’est très intéressant.
Je me suis concentré sur le Gabon, mon pays natal, sur les deux Congo, mais je prévois (cela dépendra aussi du succès de l’ouvrage) d’aller plus loin en m’intéressant au Cameroun, à la Centrafrique, etc. Mais il faut être clair, dans cette histoire, je pars de zéro. Rien n’a été fait. Il existe juste une thèse de 1983, rédigée par Jean-Pierre Joignet et Marcel Leroux à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, consacrée à la destruction d’un village par un ovni à Baridiame au Sénégal le 9 septembre 1980. Et puis quelques articles ici et là de façon homéopathique.
C’est la raison pour laquelle j’ai participé à la création de la chaîne UAP Afrique sur YouTube, qui consacre des podcasts à ce sujet. Le premier podcast concerne la destruction d’un village en Erythrée en 1970, par un ovni, avec un mort et des blessés. Je remercie d’ailleurs l’auteur Stéphane Royer qui anime les échanges. On lui doit un remarquable ouvrage intitulé ‘Ovnis et nucléaire’.
Question La Une Media Gabon (3) : Pourquoi consacrer tant d’attention à la question des Ovnis ?
Réponse Jann Halexander : je pourrais dire pour des raisons personnelles mais ce n’est pas une raison suffisante. C’est un sujet tout simplement révolutionnaire, qui a souffert pendant soixante-dix ans d’une sorte de stigmatisation. Un sujet qui a été pollué par l’industrie hollywoodienne. Mais c’est un sujet révolutionnaire par ses implications, que ce soit sur le plan sociétal, religieux, économique, technologique. Est-ce que cela remettrait en cause l’histoire de la façon dont on l’enseigne ? Je ne sais pas mais en tout cas, l’histoire serait vue sous un nouveau jour. Et c’est bien parce que ce sujet est révolutionnaire qu’il suscite aussi beaucoup d’hostilités. C’est un sujet incontournable sur la scène internationale, notamment depuis les déclarations sous serment devant le congrès américain du vétéran et lanceur d’alerte David Grusch le 26 juillet 2023, qui a affirmé que les Etats-Unis étaient en possession de matériel technologique non-humain.
Le climat a changé. Avant, grâce au stigma et à la désinformation, on pouvait balayer ce sujet sous le tapis, dire ‘circulez, y a rien à voir, y a des choses plus importantes’. Mais les gens qui mettaient des entraves à la recherche sont morts, ou vieux, n’ont plus le même impact pour nuire aux recherches. Et pour en revenir à l’Afrique, il n’y a pas de raisons que les sociétés d’Afrique Centrale (entre autres) observent passivement les Etats-Unis, l’Europe, la Russie et la Chine, voire l’Inde, avancer sur ce sujet et faire des annonces au reste du monde. Les Africains aussi ont leur mot à dire, je ne vois pas pourquoi ils resteraient les bras croisés. J’ai conscience que les sujets à la mode en ce moment, c’est le panafricanisme, la Russie ou la détestation des communautés LGBT, c’est ce qui fait le buzz dans les médias africains, notamment sur Internet. Mais de toute façon, à un moment ou un autre, ils devront s’intéresser sérieusement à la question Alien. Ce n’est pas incompatible du tout avec le fait de s’intéresser à la corruption ou à la pauvreté, l’un n’exclut pas l’autre. Mon ouvrage se veut un état des lieux en 2023 avec des témoignages venus du Gabon et des deux Congo. A-t-il conclu.
À noter, soit dit en passant que « La question des ovnis en Afrique Centrale » est disponible sur Amazon.