Libre Propos : Brice AKUE OVONO « Ma part de vérité à propos de l’axe routier PK5-PK12 en 7 ans »

Je tiens d’abord à souligner que je n’ai pas participé à ce projet, par expérience, je crois que je peux m’exprimer sur cette situation.
Les constructions routières demandent de longs mois de planification avant les travaux eux-mêmes qui mobilisent beaucoup moins de temps. Les différentes étapes passent avant toute chose par plusieurs mois d’études que l’entrepreneur exécutera seulement en dernier lieu. Les étapes 1 à 3 n’interviennent que dans le cas d’un tracé de route nouvelle. S’il s’agit d’une simple réfection, le travail commencera à l’étape 4.
Au Gabon, lorsque nous parlons de construction, nous mélangeons ÉTUDES, CONCEPTION ET RÉALISATION.
Je vais rappeler les différentes étapes…
1. LA PLANIFICATION ET LA CONSULTATION
Dans les cas de construction d’une nouvelle route, ou la réfection qui pourra impacter directement les populations, la première démarche consiste à informer le public qui est en droit de donner son avis. Ces étapes de planification et de consultation publique durent généralement de 6 à 12 mois.
L’ANGTI ou le Ministère est chargé de désigner un corridor routier tenant compte des préoccupations techniques, environnementales, sociales et économiques.
2.L’ETUDE D’IMPACT
Le corridor routier est ensuite enregistré auprès du ministère de l’Environnement. Commence alors le processus provincial d’étude d’impact sur l’environnement.
Cette étape peut durer plusieurs mois suivant les oppositions et difficultés rencontrées.
3. LES TRACES ET LES DEVIS
Dès que l’agrément écologique est obtenu, la Direction du tracé des routes du ministère se charge d’effectuer un levé détaillé et de produire le tracé. Les devis sont alors établis, y compris pour d’éventuels rachats de terrains, délocalisation, dédommagement.
Le temps de réalisation de cette étape peut atteindre deux ans en cas d’achats compliqués de terrains. Sans ce souci, cette phase peut se dérouler bien plus rapidement.
4. LES ÉTUDES, AVANT-PROJETS ET PLANS
Que ce soit pour le retraitement d’une chaussée, un asphaltage de route, une réfection, reconstruction ou la construction d’une toute nouvelle route, plusieurs facteurs sont pris en compte. Avant le premier passage de machine, les démarches devant intervenir peuvent inclure :
• L’étude d’opportunité
• L’avant-projet préliminaire
• L’avant-projet définitif
• Les plans et devis préliminaires
• Les plans et devis définitifs
5- LA RÉALISATION DU PROJET DE CONSTRUCTION ROUTIERE
Le grand jour est enfin arrivé : les plans sont prêts et approuvés par tous les organismes chargés de veiller à leur conformité. Et là également nous avons un souci à ce niveau, trop d’intervenants dans un si petit projet.
Le maître d’ouvrage peut dès lors mettre en place les étapes de construction proprement dites avec l’entrepreneur et les différents intervenants. La réalisation d’une construction routière consiste en trois interventions distinctes :
• Le nivellement
• La réalisation d’éventuels ouvrages
• L’asphaltage
• La signalisation
Chaque phase est l’affaire d’un professionnel approuvé, responsable de l’exécution minutieuse de sa partie du projet. Tous ces longs mois de planification et d’études ne doivent pas rester vains et surtout, il y va de la sécurité des usagers de la route.
Le nivellement sert à fournir un tracé stabilisé, particulièrement délicat à obtenir en zones à risques où peuvent se produire éboulements, inondations, infiltrations, gel, etc.
Les ouvrages peuvent être des ponts, des tunnels ou des passages particuliers comme les passages à niveau. Dans tous les cas, l’important est de fournir une semelle et un tablier prêts pour l’avant-dernière et importante étape de l’asphaltage.
Le revêtement en asphalte est à la fois souple et flexible. Il est sensible aux variations climatiques. Il réagit par exemple aux fortes chaleurs ou aux cycles de gel et dégel. Il peut être salutaire d’intervenir sur toutes les surfaces asphaltées grâce à l’utilisation d’un scellant. Consolider, protéger et colmater un asphaltage permettant de prévenir fissures, craquelages, enfoncements et autres dégradations diverses.
Et enfin – et seulement ! – quand tout ce travail est achevé, les derniers aménagements peuvent commencer avec la signalisation, le marquage de la chaussée et la très attendue ouverture officielle de la route en toute sécurité pour les usagers.
D’autres raisons peuvent également être mentionnées :
Un cas de force majeure est un évènement imprévisible, irrésistible et extérieur. Le délai de réalisation des travaux pourra être prolongé en cas de force majeure, c’est-à-dire du fait de la survenance d’un évènement imprévisible, irrésistible et extérieur au constructeur.
Il y a également les intempéries : les conditions atmosphériques et les inondations lorsqu’elles rendent effectivement l’accomplissement du travail dangereux ou impossible eu égard soit à la santé ou à la sécurité des travailleurs, soit à la nature ou à la technique du travail à accomplir.
Enfin, la durée de construction peut également être prorogée : de la durée des interruptions de chantier imputables au maître de l’ouvrage, notamment celles provoquées par des retards de paiements ; retards des appro, problème de budget, disponibilité des agrégats, validation des avenants ; de la durée des travaux dont le maître de l’ouvrage s’est réservé l’exécution ainsi que des retards apportés dans leur exécution.
Brice AKUE OVONO
Ingénieur Géotechnicien