SOCIÉTÉ

Corruption en milieu scolaire : le collectif des responsables des sandwicheries “La barquette de l’élève” tire la sonnette d’alarme

Pour le collectif des responsables des sandwicheries “La barquette de l’élève”, que le Président de la République, Ali Bongo Ondimba, et épouse Sylvia Bongo Ondimba ainsi que la Cheffe du gouvernement, Rose Christiane Ossouka Raponda se saisissent du problème.

Les manquements observés sur le plan hygiénique, présentés sous forme d’étude considérée comme l’un des facteurs caractéristiques du mauvais rendement des apprenants, en plus d’être un élément clé des intoxications alimentaires. Cela suite aux instructions de Patrick Mouguiama Daouda, ancien ministre de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et du Transfert des technologies, à partir duquel le gouvernement entreprenait dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP), de confier la restauration des élèves aux mains de structures opportunes plus qualifiées.

Des directives mis en application par l’AGASA, structure spécialisée dans la sécurité alimentaire qui avait fait une proposition de menus, le tout validé par Patrick Mouguiama Daouda et les siens.

Ainsi, dans un avis à manifestation d’intérêt, de nombreux privés répondaient à cet appel formulé par le ministère de l’Éducation nationale. Mais une année plus tard, le projet connaît de graves turpitudes.

L’année dernière, le ministère de l’Éducation nationale avait fait un appel à manifestation pour la construction des sandwicheries qu’ils ont baptisé la barquette des élèves. Nous devions investir dans un délai de 21 jours. Ces sandwicheries sont faites en bois et la moins coûteuse est à 7 millions. Donc chaque sandwicheries nous a valu entre 7 et 14 millions”, témoigne un opérateur ayant requis l’anonymat. Avant de poursuivre : “Aujourd’hui, nous n’avons aucune information, aucun contrat avec l’éducation nationale. Lors de l’échange avec les partenaires, le secrétaire général de l’époque, le DG des œuvres scolaires et d’autres représentants, il avait été conclu que nous ayons l’exclusivité des ventes. Or, vous pouvez faire le tour dans les établissements scolaires, vous verrez qu’en-dehors des sandwicheries, il y a au minimum 15 vendeuses. Ce qui est anormal”. A-t-il dénoncé.

Face à cette situation, le collectif assure ne plus rien comprendre.

La DG des œuvres scolaires prétend que c’est normal qu’il y ait des vendeuses, hormis les sandwicheries. Je précise que dans cette affaire, nous avons investi beaucoup d’argent. Or, ces vendeuses viennent avec des tables et des parasols. Ces mêmes vendeuses reversent à la Direction des œuvres scolaires la somme de 50.000 francs CFA. Nous sommes lésés, nous ne sommes pas contents du tout parce que nous devons rentrer dans nos fonds. Nous devions avoir un contrat de 10 ans. Donc, que l’éducation nationale respecte ce qui a été dit. Nous précise-t-il.

L’IMPASSE SE DURCIT

Lors de nos rencontres, ils nous avaient interdit de vendre les laits caillé et les Bissap. Or, aujourd’hui, vous remarquerez que ces commerçantes viennent vendre ces produits là”, fait observer notre interlocuteur, dégoûté.

Le ministère de l’Éducation nationale est de mauvaise foi, et la directrice générale des œuvres scolaires l’est aussi. Pour elle, tout ce qui a été fait par le passé a été mal fait”, enchaîne-t-il.

Le ministère de l’Éducation nationale ne nous a pas fait de contrats, nous sommes envahis par les commerçantes, rien n’est respecté”.

DES PLAINTES REJETÉES, FACE AU CASH DES COMMERÇANTS

Nous nous sommes plaint auprès des chefs d’établissements, qui eux disent qu’ils n’ont pas de restrictions, qu’ils ont le droit d’accepter toutes les personnes qui paient la somme de 50.000 francs CFA à la direction des œuvres scolaires. Et cette situation arrange les responsables d’établissements puisqu’ils reçoivent de l’argent de ces commerçantes tous les mois”, indique notre interlocuteur.

Constat fait au lycée d’Akébé ville où en dehors de la sandwicherie la “Barquette des élèves”, le lieu grouille de 24 vendeuses supplémentaires. Sachant qu’un seul paie 50.000 francs CFA mensuels, on peut voir ce que se fait le chef d’établissement. Mais là encore, il ne s’agit que d’un tout petit lycée.

Au lycée Léon Mba tout comme au lycée d’État, c’est la reproduction, à quelques différences près bien sûr, du marché de Mont-Bouët.

DES MILLIONS JETÉS DANS L’EAU

Nous avons eu des séances préparatoires. On nous a exigé de créer nos entreprises, de les immatriculer au registre du commerce, de déclarer nos employés à la CNSS. Tous les dossiers du projet ont été montés et déposés à la Direction des œuvres scolaires”, selon notre source.

Une étude avait été faite, relevant que les enfants étaient mal nourris. Il y a des enfants qui souffrent du diabète, d’autres qui dorment dans les salles de classe, etc. Ce projet de création des sandwicheries scolaires visait à améliorer la santé des enfants”, précise-t-il. Mais où en est on aujourd’hui ? Tout semble s’être évanoui. Les décrets de Patrick Mouguiama Daouda passent pour caduques.

Face à cette situation de mépris et de malversations, le collectif des responsables des sandwicheries “La barquette de l’élève” affirme que si le ministère de l’Éducation nationale ne respecte pas ses engagements, il portera plainte au Conseil d’État.

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